Le Conseil national de transition (CNT) a approuvé jeudi à Bamako, le projet de loi sur la militarisation de la police malienne et de la protection civile.
Ce projet d’intégrer les forces de police mais aussi la protection civile à l’armée, a été révélé début octobre dernier. Bamako veut permettre le déploiement des policiers dans les zones reprises par l’armée aux groupes armés jihadistes.
Le projet stipule que «les fonctionnaires de police et de la protection civile sont régis par le statut général des militaires», et que «les modalités et conditions» de leur intégration dans l’armée feront l’objet d’une relecture des textes actuellement en vigueur.
«Cette militarisation permettra de déployer la police nationale dans les zones reconquises par l’armée afin d’y assurer la sécurité des populations et de leurs biens et empêcher le retour des forces du mal», selon le communiqué qui fait référence aux groupes armés rebelles et jihadistes en conflit avec la junte au pouvoir dans une grande partie du pays.
La militarisation de la police, abandonnée par les autorités en 1993, était l’une des recommandations phares des Assises Nationales de refondation organisées par le Gouvernement de transition en décembre dernier pour «construire une solution de sortie de crise» au Mali.
Le Mali est en proie aux attaques jihadistes et à des violences de toutes sortes depuis 2012. La junte au pouvoir depuis 2020 au Mali a récemment poussé vers la sortie la France qui a déployé via son opération Barkhane pendant des années des milliers de militaires dans le pays, dont une partie s’est repliée au Niger voisin.