Les deux grands producteurs mondiaux de cacao, la Côte d’Ivoire et le Ghana, ont décidé de boycotter la réunion de World Cocoa Foundation (WCF) qui aura lieu les 26 et 27 octobre à Bruxelles, «en raison d’un différend sur le différentiel d’origine ou prime pour les contrats de la campagne 2023/24», selon les régulateurs de cacao dans ces deux pays.
«Le directeur général n’assiste pas à la réunion de la World Cocoa Foundation (WCF) en Belgique et aucun des dirigeants du Cocobod n’y sera», a fait part Fiifi Boafo, porte-parole du Ghana Cocoa Board (Cocobod), responsable de l’industrie du cacao au Ghana.
Même son de cloche du côté de la Côte d’Ivoire où le directeur général du Conseil du café et du cacao (CCC), Yves Brahima Kone a lui aussi affirmé qu’il ne participera pas à la réunion de la WCF, ni à aucune autre réunion du secteur.
Les deux pays, qui représentent 65 % de la production mondiale de cacao, ont augmenté leurs primes pour la saison à venir, en faveur des agriculteurs, mais les multinationales du chocolat refusent de s’aligner sur les prix des fèves du cacao revus à la hausse.
Dans une déclaration commune, la Plateforme ivoirienne pour le cacao durable et la Ghana Civil-society Cocoa Platform «félicitent le gouvernement et les régulateurs» de leurs pays respectifs «pour la décision audacieuse et sans précédent de boycotter» la réunion de la WCF à Bruxelles.
«Nous ne nous alignons peut-être pas toujours sur les décisions du COCOBOD et du CCC, mais nous soutenons pleinement cette action et les raisons invoquées pour le boycott», affirment-elles.
Et de poursuivre, «nous pensons qu’il est grand temps que le monde reconnaisse la politique de deux poids deux mesures des multinationales du cacao et du chocolat, notamment en ce qui concerne la fixation des prix du cacao et la détérioration des conditions de vie des cultivateurs de cacao en raison de leurs intérêts égocentriques».
Pour ces plateformes, Abidjan et Accra envoient «un signal fort» et un «cri du cœur», en boycottant ce rassemblement phare. Elles estiment que «la question du prix du cacao doit être placée au centre de la discussion sur la durabilité du cacao en tant qu’une question de justice sociale».