Confronté à des graves différends politiques et militaires en interne depuis avril 2021, le Tchad continue d’enregistrer des déplacés climatiques en interne et aussi d’accueillir en grand nombre des réfugiés en provenance des pays voisins, une situation qui alarme l’ONU.
«Le PAM (Programme alimentaire mondial) pourrait être contraint de réduire drastiquement l’assistance destinée à 300.000 réfugiés venus du Soudan, de la République centrafricaine, du Nigeria et du Cameroun», a alerté ce mercredi 26 octobre, Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Environ 575.000 réfugiés provenant de différents horizons sont actuellement établis au Tchad, ce qui en fait le principal pays de concentration de personnes déplacées en Afrique centrale.
Très concrètement, cela signifie qu’en novembre 2022, «seuls 10% des réfugiés visés par le PAM pourront recevoir une aide alimentaire en raison d’un manque de financement estimé à 102 millions de dollars pour continuer à fournir une aide d’urgence pendant les six prochains mois aux réfugiés, aux hommes, femmes et enfants déplacés», souligne l’ONU.
En effet, selon des statistiques onusiennes, la situation humanitaire au Tchad est unique dans cette région d’Afrique centrale, dans la mesure où ce vaste pays sahélien abrite non seulement des personnes déplacées venus de l’Est, de l’Ouest et du Centre de l’Afrique, mais aussi enregistre de plus en plus de réfugiés climatiques en interne.
En raison des graves inondations que connaît le Tchad ces derniers mois (les pires dans un passé récent) et qui affectent près d’un million d’âmes, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du Tchad est passé de 169.000 en 2020 à 381.000 en 2022, s’inquiète l’ONU.