Le Burkina Faso se trouve confronté à une situation humanitaire jugée «préoccupante», par les experts de l’ONU qui plaident pour une aide d’urgence au profit de 10% de Bourkinabè contraints à des déplacements internes dans ce petit pays du Sahel frappé de plein fouet par le terrorisme depuis 2015.
Le Sous-secrétaire général de l’ONU chargé des affaires humanitaires, Martin Griffiths a lancé une alerte sur le sort de près de 5 millions de personnes au Burkina Faso, après un récent séjour dans le nord (ville de Djibo, plus de 300 mille âmes) de ce pays. Pour des raisons sécuritaires, la date de ce voyage diplomatique et humanitaire n’a pas été révélée.
Selon un constat dressé par ce diplomate le mercredi 26 octobre à New York, le blocus imposé (via des ponts stratégiques sautés) par des djihadistes (affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique) dans plusieurs villes du pays est en train de créer lentement mais sûrement des drames humanitaires immenses.
«Si l’ONU a pu fournir de la nourriture à 1,8 million de personnes en 2022, près de 4,9 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire urgente, soit un cinquième de la population du Burkina, et près de 10% de la population contrainte de fuir son foyer», a décrit sans détours Martin Griffiths qui a du coup, dénoncé la cruauté de l’action structurée des djihadistes opérant au Faso.
«La situation à Djibo n’est pas unique. Des dizaines de localités au Burkina font face à un fléau similaire: des routes bloquées par la présence de groupes armés qui laissent les populations sans nourriture, médicaments ou services essentiels », a-t-il détaillé.
«A Djibo, il n’y avait pas de denrées au marché, et il n’a pas été possible de récolter beaucoup de quoi se nourrir dans la région. Le bétail a été emporté. Des mères sont obligées de nourrir leurs enfants avec des feuilles et du sel», a rapporté le Sous-secrétaire général de l’ONU chargé des affaires humanitaires.
Ce nouveau constat onusien autour du drame humanitaire au Faso intervient au moment où le capitaine Ibrahim Traoré (nouveau Président de Transition) a fait de la lutte anti-djihadiste et de l’amélioration du cadre de vie de ses compatriotes des priorités cardinales d’ici juillet 2024.