Des organisations sénégalaises ont appelé jeudi le président Macky Sall à dissiper le doute et déclarer ouvertement qu’il ne briguerait pas un troisième mandat pour sa propre succession en 2024.
Dans une déclaration publiée jeudi, des organisations de défense des droits humains et de la démocratie rappellent qu’ailleurs en Afrique, par le passé, le forcing pour un troisième mandat a eu des conséquences «particulièrement tragiques». Elles disent vouloir éviter au Sénégal «un scénario du chaos» similaire.
Macky Sall a été élu en 2012 puis réélu en 2019 et la Constitution stipule qu’un président ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Mais un certain nombre de voix s’élèvent dans le camp présidentiel pour défendre l’idée d’un troisième mandat en invoquant la révision constitutionnelle de 2016, qui remettrait les compteurs à zéro d’après eux.
En 2012, la candidature d’Abdoulaye Wade à un troisième mandat avait provoqué des violences qui avaient fait plusieurs morts, rappellent les ONG soulignant que le président Macky Sall avait alors combattu ce troisième mandat, lutte dont il avait été le «principal bénéficiaire». Le refus d’un troisième mandat a été l’un des mots d’ordre des émeutes de 2021 au Sénégal dans un contexte social et sanitaire tendu.
Fin septembre, M. Sall a demandé à son ministère de la Justice d’examiner un plan d’amnistie qui pourrait permettre à deux de ses plus grands opposants condamnés pour corruption, de recouvrer leur droit de vote, et de se présenter éventuellement à l’élection présidentielle en 2024.
A signaler que deux des personnalités les plus connues de l’opposition sénégalaise, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, et Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, ont été emprisonnés pour corruption en 2018 et 2015 respectivement.