L’alerte sur un risque d’attentat à Johannesburg diffusée la veille par l’ambassade des États-Unis à Pretoria est «malencontreuse», car susceptible de créer la panique et n’ayant fait l’objet d’aucune concertation préalable, a déploré jeudi le président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
L’ambassade des États-Unis à Pretoria a publié mercredi sur son site un avis prévenant que son gouvernement avait «reçu des informations selon lesquelles des terroristes pourraient prévoir de mener un attentat ciblant de larges rassemblements dans le périmètre autour de Sandton», riche banlieue au nord du centre de Johannesburg, samedi prochain.
«Il est assez malencontreux que les États-Unis émettent ce genre d’avertissement sans en avoir discuté le moins du monde avec nous», s’est plaint le président sud-africain Cyril Ramaphosa, jeudi.
«Il est malencontreux qu’un autre gouvernement publie une telle menace, de manière à créer la panique parmi les nôtres», a enfoncé M. Ramaphosa lors d’une conférence de presse à Pretoria, aux côtés du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez – en visite dans le pays. «Le gouvernement sud-africain sera le premier à informer le public de toute menace imminente», a-t-il insisté.
Jeudi matin, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Naledi Pandor avait affirmé que le gouvernement s’inquiétait de la menace terroriste. «Nous sommes très préoccupés par le terrorisme après l’alerte dont l’ambassade des États-Unis nous a informés, il est clair que nos organes de sécurité sont attentifs à cette question», a-t-elle dit dans un communiqué.
Plus d’un millier de soldats sud-africains combattent depuis juillet 2021 au Mozambique voisin, pour aider l’armée aux prises avec des groupes armés jihadistes qui sèment la terreur depuis cinq ans, ayant fait 4.300 morts et un million de déplacés. Mais aucun attentat n’a endeuillé l’Afrique du Sud ces dernières années.