Le Gouverneur de la Banque centrale sud-africaine a estimé mardi que l’Afrique du Sud dispose encore d’une marge de manœuvre pour augmenter les taux d’intérêt avant une décision sur les taux plus tard dans le mois, citant la nécessité d’ancrer davantage les prévisions d’inflation autour du point médian de sa fourchette.
«Nous n’avons pas atteint la fin de notre marge de manœuvre en matière de taux directeur », a déclaré le gouverneur Lesetja Kganyago lors d’une conférence à l’Université de Witwatersand à Johannesburg.
« Les anticipations d’inflation, pour la plupart, s’avèrent plus réactives aux résultats actuels de l’inflation que nous le souhaiterions, et moins ancrées autour du point médian de notre objectif. »
La South African Reserve Bank (SARB) a augmenté son principal taux de prêt lors de ses six dernières réunions de politique monétaire dans le but de maîtriser l’inflation. Sa prochaine décision est attendue le 24 novembre.
L’inflation globale des prix à la consommation en Afrique du Sud a ralenti à 7,5% en septembre, contre 7,6 % en août, mais elle reste bien au-dessus de la fourchette cible de 3% à 6 % de la SARB.
La SARB a fait l’objet de pressions ces dernières années pour étendre son mandat au-delà de la stabilité des prix afin de stimuler également la création d’emplois et de relancer une croissance économique en berne.
Le gouvernement sud-africain a annoncé la semaine dernière la reprise d’une partie de la dette de l’entreprise publique d’énergie Eskom, qui fait peser selon lui le plus grand risque pour l’économie, ainsi que des mesures pour limiter l’inflation.
Le gouvernement s’est aussi fixé pour objectif de ramener l’inflation à 5,1% en 2023, après le pic de 7,8% enregistré en juillet, le plus élevé depuis treize ans.