Les pourparlers de paix à Pretoria, la capitale de l’Afrique du Sud, entre le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités rebelles de la région du Tigré (nord de l’Ethiopie), visant à mettre un terme au conflit meurtrier qui oppose ces deux parties, se poursuivaient encore lundi alors qu’elles devaient s’achever la veille, selon certaines sources diplomatiques.
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a accusé lundi depuis Addis-Abeba, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) de continuer à tenir tête aux autorités fédérales d’Ethiopie.
«Nous essayons de convaincre le TPLF de respecter la loi du pays, de respecter la Constitution, d’agir selon la ligne d’un Etat éthiopien unitaire. S’ils pouvaient comprendre notre intérêt, s’ils pouvaient croire en leur propre Constitution et agir en conséquence, je pense que nous aurons la paix», a-t-il fait savoir.
Rien ne filtre des pourparlers qui ont lieu depuis le 25 octobre à Pretoria dans un strict huis-clos, sous l’égide de l’Union africaine. Les anciens présidents du Nigeria et du Kenya, Olusegun Obasanjo et Uhuru Kenyatta, ainsi que l’ancienne vice-présidente sud-africaine, Phumzile Mlambo-Ngcuka, assurent la médiation, tandis que l’ONU, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et les Etats-Unis y assistent en qualité d’observateurs.
Le chef du gouvernement éthiopien craint aussi que les multiples interventions extérieures n’aboutissent pas aux résultats escomptés. «S’il y a beaucoup d’interventions de gauche et de droite, cela rend les choses difficiles. Les Ethiopiens devraient comprendre que nous pouvons résoudre nos problèmes par nous-mêmes (…) plutôt que d’écouter les choses venant de loin», a-t-il encore affirmé, insistant sur le fait qu’«il vaut mieux respecter nos propres lois, notre propre culture, nos propres coutumes».
Sur le terrain, au Tigré, la guerre qui a commencé début novembre 2020 poursuit se poursuit encore. L’armée fédérale éthiopienne continue d’avancer, aggravant davantage les situations sécuritaire et humanitaire.