L’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé dimanche, l’initiative prise par les autorités égyptiennes de renforcer les outils de surveillance et durcir les mesures visant à empêcher des manifestations pacifiques durant les derniers jours qui ont précédé l’ouverture de la Conférence internationale sur le climat (COP27) à Charm El-Cheikh (6-18 novembre 2022).
L’ONG déplore les arrestations des dizaines de personnes qui ont appelé à des manifestations, soulignant que ces actions compromettent «les chances de succès de cet événement».
Le directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du nord à HRW, Adam Coogle, a estimé qu’«arrêter des Egyptiens uniquement pour avoir appelé à des manifestations quelques jours avant la COP, ce n’est pas seulement violer les libertés d’expression et de réunion, c’est aussi envoyer aux participants à la COP, un message direct selon lequel ils devront rester dans les limites imposées».
D’après le communiqué de HRW, les autorités du Caire ont aussi mis en place de nouvelles mesures de sécurité à Charm El-Cheikh ordonnant notamment l’installation de caméras dans tous les taxis, ce qui permettra aux services de sécurité de surveiller les conducteurs et les passagers.
Les autorités ont également imposé, toujours d’après HRW, une procédure d’accréditation indûment compliquée pour accéder à la «Zone verte», l’espace aux abords du site de la COP, qui, lors de précédents sommets, était ouvert aux membres du public afin de leur permettre de débattre des questions climatiques et d’échanger avec les participants à la conférence.
HRW et une dizaine d’autres organisations ont, par ailleurs, mis en garde contre le fait que les restrictions imposées depuis des années aux droits de réunion et d’association et au travail d’organismes indépendants, par le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sisi, auraient pour effet de gêner toute participation significative des organisations non gouvernementales et des journalistes lors de la COP, empêchant ainsi que ce sommet sur le climat n’aboutisse à un résultat positif et ambitieux.
Le communiqué rappelle le droit international qui garantit à chacun le droit de participer librement, activement et de manière significative aux affaires publiques aux niveaux international, national, régional et local.