Le Syndicat tunisien des Entreprises Pharmaceutiques Innovantes et de Recherche (SEPHIRE) a indiqué mardi dans un communiqué, que trois multinationales pharmaceutiques s’apprêtent à quitter la Tunisie et que d’autres pourraient leur emboiter le pas, en raison de la crise profonde qui sévit dans le secteur pharmaceutique depuis quelques années déjà.
SEPHIRE, qui compte parmi ses membres 20 laboratoires pharmaceutiques de recherche et de développement, craint que ces départs n’aggravent la situation déjà critique de l’approvisionnement du pays en médicaments, alors que plusieurs produits sont déjà en rupture de stocks.
D’après ce syndicat, les laboratoires innovants se désinvestissent du pays à cause, entre autres, du retard des paiements (le gouvernement tunisien doit environ 231 millions de dollars aux laboratoires à travers la Pharmacie Centrale de Tunisie), de l’autorisation très limitée de mise sur le marché de nouveaux médicaments, de la lenteur de l’enregistrement de ces médicaments en phase de mise sur le marché, de la lourdeur administrative, ou encore du non-respect de la propriété intellectuelle et des brevets.
Au-delà d’alarmer sur la situation, SEPHIRE rappelle que des solutions existent pour le retour à la normale de l’approvisionnement du pays en médicaments. Il cite, pour cela, la mobilisation des fonds pour réduire la dette de la Pharmacie Centrale de Tunisie avant fin 2022, la réduction des délais de l’octroi de l’Autorisation de mise sur le marché (AMM), l’implémentation du comité unique de prix et la finalisation de la révision en cours des textes de loi.
«Cette batterie de solutions courageuses et incontournables permettra de revenir à une solution normale d’approvisionnement de médicaments, de maintenir et attirer les investisseurs étrangers importants pour le développement de l’industrie pharmaceutique locale, pour la formation de nos experts, pour les transferts de technologies et pour la création d’emplois à forte valeur ajoutée», assure le communiqué.