Dans une note publiée ce mercredi 9 novembre 2022, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme (BCNDUH), a exprimé ses inquiétudes face à l’expulsion de la journaliste française Sonia Roley de la RDC, qualifiant cet acte d’atteinte à la liberté de presse.
Les autorités de la République démocratique du Congo ont expulsé mardi, la journaliste française Sonia Rolley qui exerçait depuis plusieurs années en tant qu’envoyée spéciale permanente de Radio France internationale (RFI), et correspondante de Reuters dans ce pays d’Afrique centrale.
Le BCNDUH «s’inquiète de l’expulsion de Sonia Rolley, correspondante de Reuters en RDC. Invitée à se présenter à la direction générale de migration (DGM), elle a été brièvement détenue ce matin, puis conduite manu militari à l’aéroport pour quitter le pays», souligne le communiqué de l’organe relevant du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme.
Madame Rolley a été expulsée «alors qu’elle disposait d’un visa de séjour temporaire en attente de son accréditation. Le BCNDUH s’inquiète des conditions dans lesquelles cette expulsion a eu lieu et inviteles autorités congolaises au respect des procédures en vigueur et à la protection des journalistes», indique le même texte.
L’office onusien est revenu par la même occasion, sur les difficultés rencontrées par d’autres correspondants de la presse étrangère pour obtenir ou renouveler leurs accréditations et exercer leur métier librement dans le pays.
Il a encouragé les autorités de Kinshasa à «maintenir un environnement sécurisé et propice à l’exercice de la liberté d’informer, éléments essentiels d’une société démocratique».
Cette décision des autorités illustre le «climat dangereux» dans lequel évoluent les médias en RDC, a estimé Amnesty International dans un communiqué appelant les autorités congolaises à «revenir sur leur décision et à permettre à Sonia Rolley de continuer à faire son travail».
De son côté, l’association des correspondants de la Presse internationale dans le pays (ACPI) s’est dite «scandalisée» par cette expulsion qu’elle considère comme une «grave atteinte à la liberté de presse», exprimant son inquiétude face au «rétrécissement de l’espace démocratique en RDC, surtout en ce qui concerne la liberté de presse».
Pour l’heure, les autorités congolaises n’ont pas encore réagi à ces déclarations. La RDC occupe la 125ème place sur 180 Etats, au classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) en 2022.