Le Président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat a adressé un rapport au Conseil paix et sécurité, l’invitant à prendre des sanctions contre le Tchad a cause du retard qu’accuse la transition.
Le Tchad sera au cœur des débats d’une rencontre décisive du Conseil paix et sécurité (CPS) de l’Union africaine, prévue ce vendredi 11 novembre. Les 15 membres du CPS chargé de la prévention, la gestion et le règlement des conflits, vont étudier le document du président de la CPS.
D’ailleurs la réunion intervient à la demande du Président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki qui requiert des sanctions contre le pouvoir de transition dirigé par le président Mahamat Idriss Deby Itno.
Le texte a fuité sur les réseaux sociaux, ce qui a provoqué la colère des autorités tchadiennes. Dans ce rapport de huit pages, le bilan dressé par Moussa Faki est sans concession contre le pouvoir du général Mahamat Deby Itno. Celui-ci a été authentifié par des sources à l’Union africaine.
Refus de respecter une durée maximale de 18 mois pour la transition comme promis, ou de respecter l’interdiction faite aux militaires au pouvoir, d’être candidats aux prochaines élections…
Pour le président de la Commission de l’UA, les choses sont claires et nettes: «Les exigences et autres décisions du CPS ont été totalement ignorées et n’ont pas été respectées par les autorités de la Transition» à N’Djamena.
Dans ces conditions, estime Moussa Faki, le Conseil paix et sécurité n’a pas d’autre choix que de prendre des sanctions contre le pouvoir de transition au Tchad. Il s’agit, a-t-il dit, de «sauvegarder un minimum de crédibilité» à l’organisation, mais aussi d’être «cohérents» avec ce qui a été fait pour les quatre autres pays africains où il y a eu des changements anticonstitutionnels de Gouvernement.
Les réactions du côté de N’Djaména ne se sont pas faites attendre. Une source ministérielle a qualifié d’«un pamphlet contre le gouvernement», le document rédigé par Moussa Faki.
Car selon le pouvoir, c’est à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) de garder la main sur le dossier tchadien, en vertu du «principe de subsidiarité».
Le rapport qui a fuité demande au CPS de nommer un envoyé spécial de l’Union africaine sur le dossier tchadien, alors que le président congolais Félix Tshisekedi a déjà été nommé facilitateur au Tchad par l’organisation sous-régionale, la CEEAC.