Le principal opposant sénégalais, Ousmane Sonko et l’ONG Reporters sans frontières (RSF) ont condamné jeudi la détention d’un journaliste critique du pouvoir au Sénégal récemment arrêté.
Patron du site «Dakar Matin», Pape Alé Niang a été arrêté le 6 novembre avant d’être inculpé mercredi pour «divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la Défense nationale», «recel de documents administratifs et militaires», et «diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques». Il a ensuite été incarcéré.
M. Niang a été arrêté pour des publications qui ont coïncidé avec le récent interrogatoire de l’opposant Sonko par la justice. «Ce qui arrive à Pape Alé Niang est une injustice. (Le journaliste) s’est battu pour le Sénégal. La prison n’est pas sa place», a déclaré jeudi à la presse, Sonko, accusant le pouvoir de chercher à «éliminer les alerteurs» du peuple.
«Il est anachronique de voir un journaliste en prison dans un pays comme le Sénégal, considéré comme l’une des démocraties les plus stables en Afrique», écrit RSF, l’ONG de défense des journalistes dans un communiqué.
Ousmane Sonko a été inculpé pour viols et menaces de mort et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021, sur plainte d’une employée d’un salon de beauté où il allait se faire masser. Il dénonce un complot du pouvoir pour torpiller sa candidature à la présidentielle de 2024.
Le Sénégal figue à la 73e place (sur 180) de l’édition 2022 du classement mondial de la liberté de la presse établi par l’organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF). Le pays a perdu 24 places par rapport à l’année précédente.