L’armée d’Eswatini (ex-Swaziland) a ouvert le feu jeudi, sur des manifestants qui protestaient à Manzini, contre l’arrestation de leurs collègues, faisant trois blessés.
Une centaine de chauffeurs de minibus et de bus de ce petit pays d’Afrique australe, ont défilé dans la ville de Manzini pour demander la libération de quatre de leurs collègues arrêtés en début de semaine après l’agression d’une cliente des transports.
Mais la manifestation a dégénéré quand certains participants ont pillé des magasins et mis le feu à un poste de police, provoquant le déploiement des forces armées.
«L’armée a ouvert le feu sur des manifestants qui pillaient un camion», selon des témoins. Trois personnes ont été hospitalisées après avoir été blessées par balles, selon le directeur de l’hôpital local Benjamin Simelane.
Le porte-parole du gouvernement, Alpheous Nxumalo a déclaré pour son part, que «les forces de l’ordre continueront d’appliquer la loi afin de faire respecter les droits des usagers».
Les autorités du royaume d’Eswatini ont étouffé toute dissidence et mouvements pro-démocratie, les partis politiques sont interdits depuis 1973 dans cette dernière monarchie absolue d’Afrique. Le 13 mai dernier, la police de l’Eswatini a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour disperser une manifestation pro-démocratie.
L’an dernier, au moins 37 personnes ont été tuées et des centaines blessées lors de manifestations hostiles à la monarchie qui a duré plusieurs semaines. Il s’agissait des troubles les plus meurtriers du pays.
Couronné en 1986 à l’âge de 18 ans, le roi Mswati III, qui a 15 épouses et plus de 25 enfants, est décrié pour sa poigne de fer et son train de vie fastueux dans un pays dont les deux-tiers de la population vivent sous le seuil de la pauvreté.