Les partis de l’opposition guinéenne ont annoncé mercredi l’organisation des manifestations à Conakry, les 13 et 16 avril, pour réclamer la tenue d’élections communales avant l’élection présidentielle prévue le 11 octobre 2015.
Le porte-parole de l’opposition Aboubacar Sylla a déclaré, au cours d’une conférence de presse, que l’opposition dénonce le blocage du processus électoral, qui ne favorise pas le rapprochement des positions entre les partis de l’opposition et ceux de la mouvance présidentielle, formés autour du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, parti au pouvoir). « Nous avons tout fait pour inviter le gouvernement à ouvrir le dialogue politique afin de décrisper l’atmosphère politique déjà tendue dans le pays », a-t-il indiqué.
Il a déclaré que les responsables de l’opposition sont déterminés à se battre pour arrêter le processus électoral en cours et qui fonctionne sur la base d’un chronogramme de la « discorde ». Pour ce faire, l’opposition a décidé, entre autres, de boycotter tous les travaux de l’Assemblée nationale en retirant ses députés et de ne plus reconnaître la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Le chef de file de l’opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a dénoncé la mainmise du pouvoir sur la CENI et sur le processus électoral.
M.Diallo, arrivé en seconde position lors de la dernière élection présidentielle de 2010, exige la tenue imminente des élections communales avant le mois d’octobre, prévu pour la tenue de l’élection présidentielle, comme une des conditions de reprise du dialogue politique. Il revendique également un accès libre et équitable aux medias publics ainsi que la liberté d’organiser des réunions sur les places publics.
Le président de l’Union des forces républicaines (UFR) Sidya Touré, arrivé en 3ème position lors de l’élection présidentielle de 2010, a rappelé pour sa part que les dernières élections communales de la Guinée remontent en 2005.
Ce qui signifie, selon lui, l’illégalité de ceux qui occupent actuellement ces fonctions sous la désignation des « délégations spéciales » imposées par le pouvoir à la tête des communes urbaines et rurales.