Le Royaume-Uni a annoncé lundi le retrait anticipé de ses militaires actuellement déployés au Mali, fustigeant le recours de la junte au pouvoir au groupe paramilitaire russe Wagner.
«Le contingent du Royaume-Uni quittera (la mission de la paix de l’ONU) plus tôt que prévu», a indiqué le secrétaire d’Etat britannique aux forces armées, James Heappey devant la Chambre des Communes, justifiant ce retrait par le rapprochement de la junte au pouvoir à Bamako depuis 2020, avec le groupe de sécurité paramilitaire privée «Wagner», réputé proche du régime de Moscou.
«Le partenariat du gouvernement malien avec le groupe Wagner est contreproductif pour la stabilité et la sécurité à long terme dans la région», a prévenu le responsable britannique.
Le gouvernement britannique «ne peut pas déployer l’armée nationale pour assurer la sécurité quand le gouvernement du pays hôte n’a pas la volonté de travailler avec nous pour apporter une stabilité et une sécurité durables», a insisté M. Heappey.
Près de 300 soldats britanniques sont présents au Mali depuis la fin 2020, dans le cadre du déploiement de la mission de la paix de l’ONU dans le pays lancée en 2013 (Minusma), visant notamment à stabiliser la situation sécuritaire dans un pays en proie à des attaques jihadistes récurrentes.
L’engagement britannique devait en principe durer trois ans, mais face à la montée de l’instabilité dans le pays, Londres a décidé d’anticiper le retrait de ses troupes, qui devraient quitter le pays dans les six prochains mois, selon le ministère de la Défense.
La France, principal pays intervenant militairement au Mali, notamment via les soldats de la force Barkhane, ainsi que ses partenaires européens, avaient annoncé en février dernier leur retrait de ce pays du Sahel.
Les relations entre les autorités maliennes dominées depuis août 2020 par les militaires et leurs partenaires, notamment l’ONU, se sont tendues ces derniers mois.