La Cour de cassation sud-africaine a jugé lundi que la libération conditionnelle de l’ancien président, Jacob Zuma était contraire à la loi et invalide, et qu’il devait par conséquent retourner dans sa cellule en prison.
La commission des libérations conditionnelles pour raisons médicales a déterminé que «la libération conditionnelle de M. Zuma pour raison médicale était contraire à la loi», a déclaré le juge Tati Makgoka à la Cour de cassation.
Zuma avait été condamné en juillet 2021 à 15 mois de prison par la Cour constitutionnelle pour outrage au Tribunal. Il a purgé moins de deux mois de sa peine avant de se voir accorder une libération conditionnelle pour raison médicale par l’ancien Commissaire national des services correctionnels, Arthur Fraser.
«Sur quelque fondement que ce soit, les actes du Commissaire étaient contraires à la loi et inconstitutionnels», a martelé le juge Makgoka, précisant que «d’un point de vue juridique, M. Zuma n’a pas fini de purger sa peine et à cet égard, il doit retourner au Centre correctionnel d’Escourt».
L’ancien chef d’Etat âgé de 80 ans avait été condamné en juin 2021 pour avoir obstinément refusé de témoigner devant une Commission chargée d’enquêter sur la corruption sous sa présidence (2009-2018).
Son incarcération le mois suivant avait déclenché une vague sans précédent de violences et de pillages, dans un contexte socio-économique tendu en Afrique du Sud, faisant 350 morts. Deux mois après, il avait été libéré pour des raisons de santé et placé sous contrôle judiciaire.
L’ANC qui serait derrière la non-condamnation de Zuma, dans des procès pour corruption, tient un congrès à partir du 16 décembre pour choisir ou non d’investir l’actuel président Cyrille Ramaphosa à un second mandat en 2024. Elu sur la promesse d’éradiquer la corruption, lui-même est ensablé dans une affaire de corruption au cours d’un cambriolage dans l’une de ses propriétés privées, où une grosse somme d’argent liquide a été découverte mais dont l’origine n’est pas connue.