L’économie de l’Afrique du Sud, le pays le plus industrialisé du continent noir est toujours morose à cause des crises énergétique et sociale auxquelles fait face le pouvoir central à Pretoria, incitant la Banque centrale (SARB) a relever ce jeudi 24 novembre, son taux directeur à 7%, soit son niveau le plus élevé des cinq dernières années.
Alors que l’économie sud-africaine s’attend à une nouvelle récession en cette fin d’année 2022, la SARB a relevé de 75 points de base son taux directeur qui est passé de 6,25 à 7%.
Cette manœuvre délicate dans la gouvernance financière en Afrique du Sud a un sens, a relevé le Gouverneur de la SARB, Lesetja Kganyago, précisant qu’il s’agit d’assurer «la stabilité de la devise locale, le Rand, et de faire face à l’inflation qui ne devrait revenir durablement au point médian de la fourchette cible (4,5%) que vers le deuxième trimestre de 2024».
«Cette décision intervient alors qu’une inflation élevée et une croissance économique faible continuent de façonner le contexte financier mondial. En pareilles situations, les conditions monétaires devaient encore être durcies pour assurer une baisse de l’inflation par rapport aux taux élevés actuels», a aussi tenté de tempérer Lesetja Kganyago.
Le relèvement du taux directeur de la SARB intervient en pleine agitation sociale dans la locomotive de l’économie d’Afrique australe. L’Agence gouvernementale sud-africaine des statistiques (Stats SA) a annoncé que le taux d’inflation dans le pays Arc-en-ciel s’est établi à 7,6% en octobre, contre 7,5% en septembre 2022. Soit une tendance haussière perceptible depuis le début de l’année et tributaire de plusieurs situations endogènes et exogènes.
Les prix des produits alimentaires et des transports ont été les principaux moteurs de cette hausse, avec respectivement 12,3 % et 23,3 %, selon la Stats SA.