L’ex-président guinéen, Moussa Dadis Camara poursuivi par la justice pour son implication présumée dans le massacre commis en septembre 2009 en Guinée-Conakry, a demandé et obtenu ce lundi 5 décembre, le renvoi de son procès, invoquant des raisons de santé.
«Vous avez une semaine M. Camara, l’audience est levée», a déclaré le président Ibrahima Sory Tounkara à la première séance du procès.
L’ancien autocrate âgé de 57 ans, a plaidé pour le renvoi en invoquant sa santé. «Avec tout le respect que j’ai pour votre auguste tribunal – j’en ai déjà informé le directeur de la garde pénitentiaire, le médecin chef de la garde pénitentiaire – depuis un très bon moment je souffre», a dit le capitaine Camara après s’être présenté à la barre.
Le capitaine Camara et une dizaine d’anciens officiels militaires et gouvernementaux répondent d’une litanie d’assassinats, viols et actes de torture et de pillage commis lors de la répression d’une manifestation de l’opposition le 28 septembre 2009 et les jours suivants.
Au cours de cette manifestation, au moins 156 personnes ont été tuées et des centaines blessées et au moins 109 femmes ont été violées, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU.
Écarté du pouvoir quelques mois après le massacre, Camara s’était exilé ensuite au Burkina Faso, avant de retourner dernièrement dans son pays où il a été emprisonné en attendant l’ouverture de son procès.
La junte au pouvoir à Conakry a ordonné jeudi dernier, d’engager des poursuites judiciaires contre l’ex-président Alpha Condé qu’elle a renversé par un coup d’Etat en 2021, ainsi que 180 hauts cadres ou ex-ministres, notamment pour des faits présumés de corruption. Les militaires qui ont pris le pouvoir par la force il y a plus d’un an ont fait de la lutte contre la corruption en Guinée un dossier prioritaire.