Paris a «déploré» lundi la suspension de Radio France Internationale (RFI) qui a été décidée samedi dernier, par les autorités militaires du Burkina Faso.
«La France déplore la décision prise par les autorités burkinabè de transition de suspendre la diffusion de RFI», a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
Paris « réaffirme son engagement constant et déterminé en faveur de la liberté de la presse, de la liberté d’expression et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l’expression concourt à une information libre et plurielle et au débat public, partout dans le monde».
Le gouvernement de Transition au Burkina Faso a annoncé, samedi dernier, «la suspension» des programmes de Radio France Internationale (RFI), sur toute l’étendue du pays.
La suspension prend effet dans «l’immédiat jusqu’à nouvel ordre», peut-on lire dans un communiqué signé par le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, ancien journaliste à la télévision nationale.
Elle intervient après la diffusion de deux reportages sur les antennes de la radio française. Le premier, diffusé samedi, porte sur «le relai d’un message d’intimidation des populations attribué à un Chef terroriste», selon l’exécutif burkinabè qui fait allusion au chef d’Ansarul islam, branche locale du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).
Quant au second reportage reproché à RFI, il traite de la confirmation d’une tentative de coup d’Etat par le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré.
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en huit mois et en proie depuis 2015 à la violence jihadiste, est le deuxième pays de la région à interdire RFI cette année après le Mali, un pays ouest-africain également dirigé par des militaires putschistes.