Le président tchadien de la transition, Mahamat Idriss Deby a décrété ce lundi la fin de l’état d’urgence en vigueur dans la capitale N’Djamena et à l’intérieur du pays, depuis les manifestations du 20 octobre violemment réprimées par les forces de l’ordre.
Au nom de cet état d’urgence, les gouverneurs de provinces avaient plein pouvoir de prendre toutes les mesures nécessaires «conformément à la loi» afin d’assurer la sécurité dans leurs zones. Un couvre-feu de 18h à 06h, avait été également instauré, dans quatre autres villes où les manifestations avaient eu lieu.
Ces manifestations étaient dirigées contre le gouvernement de transition au lendemain du dialogue inclusif inter tchadiens qui a renforcé les prérogatives du général Mahamat Idriss Deby et lui a ouvert le chemin pour prétendre à diriger le Tchad après la transition politique.
La violente répression de ces manifestations a occasionné une cinquantaine de morts et plusieurs centaines de civils avaient été arrêtés. A l’issue d’audiences foraines boycottées par l’Ordre des avocats tchadiens, 262 manifestants ont été condamnés à des peines d’emprisonnement fermes allant de deux à trois ans, selon le verdict communiqué ce lundi par le procureur de la République, Moussa Wade Djibrine. 80 autres manifestants ont été condamnés à des peines de sursis de 12 à 24 mois, tandis que 59 autres ont été déclarés non coupables et relâchés.