Au Mozambique, onze personnalités, toutes proches du pouvoir, ont été condamnées ce mercredi 07 décembre, à des peines d’emprisonnement ferme, dans le cadre de l’affaire dite de la «dette cachée». Ils étaient au départ dix-neuf à être jugés pour chantage, faux, détournement de fonds et blanchiment, mais huit mis en cause ont été acquittés.
«Les crimes commis ont eu des effets qui dureront des générations. Le pays a été bloqué, l’aide financière à l’Etat suspendue et la pauvreté s’est aggravée pour des milliers de Mozambicains», a déclaré le juge Efigenio Baptista lors de l’énoncé du verdict.
La plus lourde sentence, soit 12 ans de réclusion, est infligée à Gregorio Leao, ancien chef des services de renseignement et de la sécurité de l’Etat, et Antonio do Rosario, ex-patron du renseignement économique. D’après la justice, ils sont les «plus grands coupables» dans cette affaire.
Parmi les condamnés, figure aussi Ndambi Guebuza, fils de l’ancien chef d’Etat Armando Guebuza. Il a été reconnu coupable d’avoir reçu jusqu’à 33 millions $ de pots-de-vin contre des médiations auprès de son géniteur, alors au pouvoir.
L’affaire de la «dette cachée» au Mozambique remonte à une dizaine d’années, et concerne des prêts secrets de deux milliards de dollars accordés par des banques étrangères à des entreprises publiques mozambicaines. Ces prêts étaient garantis par l’Etat, officiellement pour des contrats d’équipements de pêche et de surveillance maritime, mais les fonds ont été détournés partiellement ou entièrement.