Des ONG viennent d’assigner en justice le groupe français TotalEnergies pour des manquements dans l’exécution d’un mégaprojet pétrolier en Ouganda et en Tanzanie, suite à une plainte déposée à Paris, en France, par l’organisation «Les Amis de la Terre», «Survie» et quatre ONG ougandaises.
Ces dernières accusent TotalEnergies de conduire ce projet «au mépris des droits humains et de l’environnement», manquant ainsi au «devoir de vigilance» imposé aux multinationales par une loi votée en 2017.
Aux termes de ladite loi, les multinationales ont l’obligation de «prévenir les atteintes graves envers les droits humains, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement chez leurs sous-traitants et fournisseurs étrangers à travers un plan de vigilance» qui doit cartographier les risques et établir les mesures pour les éviter.
Mais TotalEnergies «n’a pas mis à profit les trois années de procédure pour s’engager et se conformer à ses obligations», selon l’avocat des associations, Louis Cofflard.
Ce dernier déplore en outre «une forme de cynisme» chez le groupe pétrolier et gazier français sur deux chantiers colossaux: «Tilenga», un forage de 419 puits en Ouganda en partie situés dans un parc naturel, et le projet East African Crude Oil Pipeline (EACOP), le plus long oléoduc chauffé au monde, destiné à transporter les hydrocarbures jusqu’à l’océan Indien en traversant la Tanzanie sur 1.445 km.