A la veille de la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme, la Mission de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA) a rappelé, mercredi, que la question des droits de l’homme est une affaire de tous et que les différents acteurs centrafricains devraient s’y intéresser.
«La question des droits de l’homme ne doit pas être monopolisée par les Nations Unies. Ce n’est pas une question qui nous appartient uniquement et il est important que le débat public puisse être nourri de manière sereine, avec des questions relatives aux droits de l’homme», a déclaré la directrice de la Division des droits de l’Homme de la MINUSCA, Hanan Talbi, lors d’une conférence de presse hebdomadaire de la Mission.
Estimant que les citoyens devraient prendre conscience et comprendre «ce que sont les droits de l’homme, afin de les revendiquer», Hanan Talbi a rappelé à cette occasion, le dernier rapport trimestriel de la MINUSCA consacré aux droits de l’homme en Centrafrique et dans lequel, a-t-elle dit, «entre janvier et novembre 2022, nous avons documenté plus de 1.070 violations et atteintes aux droits de l’homme à travers le pays qui ont fait 2.666 victimes dont au moins 262 femmes et 540 enfants».
Parmi les auteurs de ces infractions se trouvent les acteurs étatiques qui sont responsables de plus de 506 violations dont l’essentiel concerne «des détentions, des arrestations, des exécutions extrajudiciaires, des meurtres, de mauvais traitements» ainsi que des groupes armés qui sont à l’origine de «521 atteintes pour des mauvais traitements, recrutement et utilisation d’enfants, des exécutions sommaires, des enlèvements et des atteintes au droit à la propriété».
Alors que les enquêtes de l’ONU ne sont pas toujours bien accueillies par les autorités de Bangui, surtout lorsque l’armée nationale est mise en cause, la directrice de la Division des droits de l’homme de la MINUSCA a tenu à souligner que les rapports de sa Mission ne sont pas établis pour « accabler ou acculer» qui que ce soit.
Selon ses propos, ces enquêtes ont pour objectif de «mettre en lumière les difficultés», et «permettre à ceux qui ont l’obligation de résoudre ces difficultés, de prendre des mesures» appropriées, sachant que «nous sommes là, en tant que mission, pour pouvoir appuyer la mise en œuvre de ces mesures».