Le gouvernement sud-africain a présenté jeudi ses excuses aux populations, à propos de la crise énergétique prolongée ayant pris une tournure dramatique cette semaine qui s’achève, marquée par des coupures de courant allant jusqu’à 11 heures par jour.
«Nous présentons nos excuses au pays pour l’impact et les perturbations», a écrit le ministre des Entreprises publiques, Pravin Gordhan dans un communiqué, ajoutant que «les coupures de courant ont un effet dévastateur sur les ménages et le travail, les investissements et le climat économique. C’est totalement inacceptable».
L’Afrique du Sud tire 80% de son électricité du charbon, un pilier de l’économie qui emploie près de 100.000 personnes. Plusieurs centrales doivent être mises à l’arrêt d’ici fin 2030.
La compagnie publique Eskom qui traine une lourde dette, est incapable de produire suffisamment d’électricité en raison de la vétusté de ses installations et de l’épuisement des stocks de diesel qui ne sont désormais, disponibles que pour les cas de grande urgence. L’entreprise publique a été obligée d’augmenter la durée des coupures d’électricité qui étaient déjà quasi-quotidiennes depuis des mois dans tout le pays.
Le principal parti de l’opposition, Democratic Alliance, s’inquiète désormais d’un risque de «panne nationale» qui plongerait le pays durablement dans le noir.
Eskom croule sous une lourde dette de 22 milliards de dollars, dont le gouvernement s’est engagé fin octobre, à prendre en charge la moitié. Un plan d’investissement de 98 milliards de dollars pour la transition énergétique du pays a été approuvé au début du mois lors de la Conférence mondiale sur le climat «COP27» de Charm El-Sheikh en Egypte.
Selon la Banque mondiale, l’Afrique du Sud, l’Etat le plus industrialisé d’Afrique, aura besoin d’au moins 500 milliards de dollars pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.