Au Gabon, deux enseignants-chercheurs du Département des sciences de la Vie et de la Terre de l’École normale supérieure (ENS), ont alerté les pouvoirs publics, lors d’une conférene, sur le séisme de magnitude 5,5 degrés qui a secoué récemment le pays.
La conférence tenue ce mercredi 7 décembre, était axée sous le thème: « Secousses sismiques, Éboulements et Valorisation des Formations Géologiques supergènes au Gabon ».
Elle intervient suite à la récente secousse sismique ressentie dans plusieurs provinces du Gabon, et d’autres enregistrées dans les années antérieures.
Plusieurs villes du Gabon à l’instar de Libreville dans la province de l’Estuaire et Lambaréné dans le Moyen-Ogooué, ont été secouées le 4 novembre 2022 par un tremblement de terre, d’après des témoignages des populations.
Les causes probables de ces phénomènes naturels liés au sol, selon les explications du Dr Jean-Eudes Boulingui, spécialiste en Géomatériaux, sont dues au fait que le Gabon est déjà isolé et exposé à ces secousses par des grands accidents sur le socle du carcan du Congo.
«Les séismes survenus jusque-là ont été plutôt de faible intensité. Toutefois, le risque d’avoir des secousses dans l’intervalle de magnitude compris entre 6,9 dit fort et 9 degrés dit exceptionnel, n’est pas à exclure. Et dans ce cas, l’on peut craindre des destructions d’infrastructures allant jusqu’à environ 180 km de l’épicentre, à des dommages plus sérieux à des centaines de kilomètres», a alerté l’enseignant-chercheur à l’Ecole normale supérieure (ENS).
D’après le Maître Assistant CAMES (Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur), la conférence visait à démontrer l’urgence pour le pays de disposer de ses propres spécialistes qui puissent aider le Gouvernement dans la prise de décision et ainsi minimiser l’impact en cas de séisme majeur.
Les conférenciers ont par ailleurs formulé plusieurs recommandations, notamment la formation des spécialistes dans le domaine de la géophysique appliquée à la sismique: les sismologues dans l’étude des tremblements de terre, et des docteurs spécialistes des questions liées aux déformations de l’écorce terrestre et ou de la lithosphère mantellique et terrestre.
Ils ont suggéré la création de deux laboratoires : le premier, pour l’étude sismique qui aura pour mission, la simulation, la formulation et le contrôle du territoire national sur la prévention des séismes probables au Gabon.
Le deuxième sera spécialisé à l’étude et d’analyse des géo-matériaux naturels terrestres et aura pour mission, la simulation, la formulation des biens des services issus des matériaux et minéraux des formations supergènes, susceptibles d’aider le Gouvernement dans sa prise de décisions sur les grands travaux.
Ils ont également recommandé, la création d’un Centre de formation avec pour mission principale, la formation des techniciens spécifiques, à savoir, des prospecteurs géologues, des géophysiciens dans l’applicabilité de la sismique, la recherche des eaux souterraines dans les zones enclavées, ainsi que des laborantins dans la maîtrise de l’applicabilité et l’expérimentation du matériel de laboratoire lié à la sismique, la céramique, les géomatériaux naturels.