Les populations du Zimbabwe et de la Zambie se sont retrouvés partiellement dans le noir le week-end écoulé, à cause du manque d’eau dans le barrage de Kariba, dont les deux pays sont limitrophes, ce qui a empêché leurs centrales hydroélectriques de fonctionner correctement.
Situé au niveau du bassin du Zambèze, à la frontière entre le Zimbabwe et la Zambie, le barrage de Kariba est parmi les plus grands barrages au monde. Son niveau est désormais historiquement bas, avec moins de 3% de ses capacités disponibles, selon les autorités des deux pays voisins.
La crise se fait ressentir surtout au Zimbabwe où le courant électrique fait l’objet de coupure allant jusqu’à 19 heures par jour. Selon le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, le barrage de Kariba procure près de la moitié de l’électricité à son pays et la chute de ses capacités de retenue a donc «des conséquences immédiates» sur le secteur énergétique.
De l’autre côté de la frontière, en Zambie, le gouvernement prévoit aussi d’instaurer jusqu’à six heures de coupures par jour, à partir de jeudi 15 décembre, pour compenser le manque de production de sa centrale hydroélectrique de Kariba.
Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé en septembre dernier, un soutien de 1,3 milliard de dollars à la Zambie dans le cadre d’un accord conclu entre les créanciers pour restructurer la dette colossale qui pèse sur ce pays d’Afrique australe et a fait sombrer son économie.
En 2020 pendant la pandémie du coronavirus, la Zambie était devenue le premier pays africain à proclamer un défaut de paiement sur sa dette extérieure estimée à 17,3 milliards de dollars.
L’économie du Zimbabwe plombée depuis une vingtaine d’années, est marquée par des pénuries d’argent et de nourriture. L’actuel président Emmerson Mnangagwa a succédé à Mugabe lors d’un coup d’État en 2017, s’engageant à redresser l’économie moribonde, mais pour le moment son pays n’arrive pas encore à remonter la pente et peine à mettre fin à ses déboires économiques et financiers.