Le Parlement sud-africain s’est opposé, mardi, au lancement d’une procédure de destitution contre le président Cyril Ramaphosa, accusé dans un rapport parlementaire de n’avoir pas signalé le vol de 580.000 dollars intervenu en 2020 dans sa propriété de Phala Phala, située à deux heures de Pretoria.
Les députés, qui devaient voter sur la base de ce rapport, rédigé par une commission indépendante et mettant en avant le fait que Ramaphosa «a pu commettre» des actes contraires à la loi, se sont exprimés majoritairement contre un départ forcé du président. En tout, 214 députés ont voté contre, 148 pour et deux se sont abstenus.
Le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), qui dispose de 230 députés sur 400 au Parlement, était d’emblée contre le déclenchement d’une procédure de destitution à l’encontre du chef de l’Etat. Cette formation politique a eu une réunion cruciale trois jours avant le vote des députés.
Cyril Ramaphosa, 70 ans, élu en 2018 sur des promesses d’éradication de la corruption au sommet de l’Etat, a ainsi échappé à la destitution.
«Avant, c’était le président Jacob Zuma. Maintenant, c’est Cyril Ramaphosa. Mais c’est exactement le même mode opératoire : tant qu’on est en nombre au Parlement, on peut faire disparaître n’importe quel scandale», a eu à déplorer John Steenhuisen, le chef du principal parti d’opposition «Alliance démocratique».
Ramaphosa est candidat à la présidence de son parti. L’ANC, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, va élire en effet, en fin de semaine, son prochain patron qui sera aussi le potentiel futur chef de l’Etat, au cas où la formation politique remportait les élections générales de 2024.