Des organisations de défense des droits de l’Homme et de journalistes au Burkina Faso, ont plaidé mardi, pour un jugement du dossier Norbert Zongo, du nom du journaliste d’investigation assassiné le 13 décembre 1998.
«Après 24 ans de mobilisation et de lutte, le peuple du pays réel est encore debout et te renouvelle son engagement à poursuivre le combat afin que vérité et justice soient rendues», a déclaré Guézouma Sanogo, président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), au cours de la cérémonie commémorative de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons.
«Nous avons bon espoir que le dossier soit jugé dans le courant de l’année 2023. Nous ne désespérons pas que ce procès puisse avoir lieu», a affirmé Chrysogone Zougmoré, président du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP).
Pour rappel, le journaliste Norbert Zongo avait été assassiné le 13 décembre 1998, sur la route nationale n°06, près de Sapouy, avec ses compagnons, Blaise Ilboudo, Ablassé Nikiéma et Ernest Yembi Zongo.
L’autopsie faite des corps dans le cadre des enquêtes sur ce drame avait confirmé la thèse de l’assassinat alors que le journaliste enquêtait sur le décès de David Ouédraogo, ex-chauffeur personnel de François Compaoré, frère cadet du président Blaise Compaoré d’alors, suite à son incarcération arbitraire au Conseil de l’Entente, une caserne militaire.
Suspecté d’être le commanditaire du meurtre, François Compaoré a été interpelé à Paris, en France, en octobre 2017 en vertu d’un mandat d’arrêt émis par le juge d’instruction de cette cour.
Depuis cette date, l’ancien Conseiller spécial du président Blaise Compaoré se livre à une bataille juridique pour faire échouer son extradition à Ouagadougou, malgré la signature du décret d’extradition par les autorités françaises. Il a attaqué cette décision devant la Cour européenne des droits de l’Homme.