Le Parlement sénégalais a rejeté, jeudi, une motion de censure déposée contre le nouveau gouvernement par une coalition d’opposition, Yewwi Askan Wi (YAW, Libérons le peuple), par un vote qui n’a recueilli que 55 voix favorables 165 députés présents à l’hémicycle.
«55 députés ont voté favorablement la motion de censure. En conséquence l’Assemblée nationale n’a pas adopté la motion de censure», a indiqué Amadou Mame Diop, président de l’Assemblée nationale à la fin du dépouillement. Les chiffres concernant les votes contre ou les abstentions, n’ont pas été dévoilés. La majorité requise était de 83 votes favorables.
Soulignons que le groupe parlementaire de YAW, qui compte 53 députés, avait déposé sa motion de censure après la déclaration de politique générale du Premier ministre, Amadou Ba.
«Cette motion se présente comme une motion de défiance à l’égard du Premier ministre qui n’a pas voulu poser la question du vote de confiance des députés au terme de sa déclaration de politique générale. Il y va de la crédibilité de l’institution parlementaire», a justifié le président du groupe parlementaire YAW, Birame Soulèye Diop, lors des débats.
La coalition Wallu Sénégal, de l’opposition également et qui dispose de 27 députés, s’est abstenue de soutenir la motion pour n’avoir pas été consultée à l’avance.
Si les députés de la coalition YAW justifient leur initiative par la crainte d’avoir affaire à un gouvernement de «continuité», leurs collègues de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakar, ont qualifié la démarche de non «pertinente».
La motion est intervenue dans un contexte où deux députés de YAW étaient gardés à vue pour avoir levé la main sur une députée de la majorité, Amy Ndiaye. La coalition d’opposition a accusé le pouvoir d’instrumentaliser cette affaire en vue de faire échouer la motion.
Nommé le 17 septembre dernier, Amadou Ba a présenté, le 12 décembre dernier, aux députés réunis en séance solennelle, la politique que va dérouler le gouvernement au cours des prochaines années.
Le Premier ministre présente son équipe comme un «gouvernement de consolidation», «à l’écoute des populations», affirmant qu’à travers cette motion, la coalition YAW cherche à «rendre le pays ingouvernable».