Le président de l’autorité électorale Isie, Farouk Bouasker a officiellement annoncé lundi, un taux de participation de 11,22% aux élections législatives de samedi dernier, très légèrement en hausse par rapport au chiffre initial de 8,8% rendu public après la fermeture des urnes.
Même revue à la hausse, cette participation est la plus faible depuis la révolution du Jasmin qui avait renversé la dictature de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali en 2011. Selon Bouasker, 1,025 million d’électeurs sur un total de plus de 9 millions d’inscrits, ont voté.
Au lendemain du vote, le chef de la principale coalition de l’opposition en Tunisie, Ahmed Nejib Chebbi a appelé le président Kais Saied à «quitter ses fonctions immédiatement», après le fiasco que constitue l’abstention massive lors des législatives, boycottées par les formations de l’opposition.
«C’est un grand désaveu populaire pour le processus» électoral démarré le 25 juillet 2021, quand Kais Saied avait gelé le Parlement et limogé son Premier ministre, s’emparant de tous les pouvoirs, a déclaré Chebbi.
Les Tunisiens «ont tourné le dos à son processus illégal», a poursuivi Chebbi, le président du Front de Salut national (FSN), dont fait partie le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, bête noire du président controversé Kais Saied et ancien parti majoritaire au Parlement jusqu’à l’été 2021.
Les Etats-Unis ont qualifié dimanche la tenue de ce scrutin de «premier pas essentiel vers la restauration de la trajectoire démocratique du pays». Mais, selon le Département d’Etat américain, la forte abstention «renforce la nécessité d’élargir davantage la participation politique au cours des prochains mois».
Après son coup de force du 25 juillet 2021 et la dissolution de l’ancien Parlement, dénoncés comme « un coup d’Etat » par l’opposition, le président Saied a fait adopter cet été, une Constitution qui réduit drastiquement les prérogatives du Parlement.