En Côte d’Ivoire, la candidature de l’ex-président Laurent Gbagbo à la présidence du FPI a été à nouveau déposée le mardi 14 avril auprès du comité de contrôle du parti. Et ce, en vue du prochain congrès prévu pour le 30 avril dans le village natal de Laurent Gbagbo, Mama.
L’initiative vient d’une délégation de «l’Appel de Mama», un appel lancé en octobre 2014 par un groupe de secrétaires généraux FPI en faveur de la candidature de Gbagbo à la présidence du parti. Visiblement, des cadres hostiles à Pascal Affi N’Guessan, président contesté. Faut-il rappeler que les partisans de Gbagbo avaient nommé, le 5 mars dernier, Abou Drahamane Sangaré comme nouveau «président intérimaire» du FPI en remplacement de N’Guessan.
Le vice-président du FPI, Akoï Innocent, qui a livré l’information sur le dépôt de la candidature de Gbagbo, dit qu’il s’agira, au cours du congrès, d’appliquer les textes fondateurs du parti. Plus que cela, Akoï a annoncé que le FPI devait «passer à une vitesse supérieure» et que les militants sont appelés à s’adapter à ce changement de vitesse.
Derrière le combat Gbagbo-N’guessan, se profile une confrontation de deux camps sur les orientations concernant la participation aux prochaines élections à la magistrature du pays. D’un côté, les partisans qui se retrouvent en la personne de Gbagbo et qui subordonnent la participation du FPI au scrutin présidentiel à la libération de leur héros.
D’un autre côté, ceux qui sont favorables d’entrer dans le jeu politique et de participer aux élections avec comme candidat Affi N’Guessan, qui d’ailleurs a annoncé sa candidature pour une nième fois, le 11 avril dernier.
L’ex-chef d’Etat, fondateur du FPI, attend encore, pour cette année, son jugement par la CPI. Il est poursuivi pour crimes contre l’humanité commis durant la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3000 morts.
En décembre dernier, la justice ivoirienne avait déjà rejeté la candidature de Gbagbo à la présidence du FPI, faute de dossier incomplet.