L’Espagne a emboité, mercredi, le pas à des pays occidentaux, en appelant le Rwanda à cesser tout appui au mouvement rebelle M23 actif dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Madrid «demande la cessation du soutien de Rwanda au M23, et exige que tous les groupes armés cessent leurs activités criminelles provoquant tant de souffrances» en RDC, souligne un communiqué de l’ambassade espagnole à Kinshasa, publié après l’adoption, par le Conseil de sécurité de l’ONU, d’une résolution visant la levée de l’obligation de notification préalable en cas d’achat d’armes et de matériels militaires par la RDC.
Le M23 qui s’affronte avec l’armée congolaise dans la partie orientale du pays serait responsable de la mort de plusieurs civils. Le dernier massacre en date, remonte à fin novembre, et s’était soldé par le meurtre de plus de 130 civils dans une des localités sous le contrôle du groupe rebelle.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir ce mouvement ; ce que les autorités rwandaises ont toujours nié. Mais depuis quelques mois, le Rwanda est interpellé par d’autres pays, notamment occidentaux, l’exhortant à mettre un terme à tout soutien en faveur du M23.
Mardi 20 décembre, la France, par la voix de la porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, a condamné le soutien de Kigali aux rebelles du M23. Deux semaines plus tôt, le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, avait exhorté le Président rwandais, Paul Kagamé, à cesser «l’aide du Rwanda au M23».
Dans une lettre commune adressée mardi aux représentants de l’Union européenne (UE), sept organisations de défense des droits humains, exprimant leur profonde inquiétude face à l’escalade de la violence et la dégradation de la situation humanitaire dans l’est de la RDC, signalent l’urgence de mettre fin à l’aide militaire au Rwanda en raison de son soutien au M23.
Ces ONG demandent également aux gouvernements de l’UE de condamner publiquement et fermement toute collusion ou coopération avec les groupes armés actifs à l’Est de la RDC, et de nommer un envoyé spécial de l’UE dans la région pour faciliter les processus de dialogue entre les parties prenantes.