Trois grandes personnalités de la République démocratique du Congo (RDC) ont demandé à Kinshasa de rompre ses relations diplomatiques avec Kigali qui est accusé de soutenir la rébellion M23, laquelle combat les Forces armées congolaises (FARDC) à l’Est du pays, contrôle certaines localités et serait responsable de la mort de plusieurs civils.
Il s’agit de l’opposant Martin Fayulu, de l’ancien Premier ministre Augustin Matata, et du Prix Nobel de la paix Denis Mukwege, qui exigent «la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda et la fermeture de toutes les frontières avec ce pays», dans une déclaration commune rendue publique ce lundi 26 décembre.
Les trois leaders dressent un tableau sombre de la situation socio-politique et sécuritaire qui prévaut actuellement dans le pays et s’en prennent au président Félix Tshisekedi, ainsi qu’à son gouvernement.
Alors qu’un sommet de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (CAE), dont la RDC fait partie, avait préconisé le déploiement des troupes d’une force régionale pour ramener la paix à l’Est de la RDC, Fayulu, Matata et Mukwege ont dénoncé le choix d’une «politique d’externalisation» ; «au lieu de doter le pays d’une armée efficace», au moment où la RDC est menacée d’«émiettement» et de «balkanisation».
«Le gouvernement a privilégié une politique d’externalisation de la sécurité nationale à des forces étrangères et, pire, à des Etats à la base de la déstabilisation du pays», ont-ils déclaré, allusion faite au Rwanda et à l’Ouganda, deux membres de la CAE.
Pour ces trois hommes, le régime de Tshisekedi est responsable de la situation que traverse le pays. C’est «le résultat d’un déficit criant de leadership et de gouvernance de la part d’un régime irresponsable et répressif», affirment-ils.
Ils ont appelé au «retrait immédiat des éléments du M23 de toutes les positions qu’ils occupent», tout en invitant le Conseil de sécurité de l’ONU à condamner fermement le Rwanda pour son soutien à cette rébellion.
Martin Fayulu, qui revendique toujours la victoire à la présidentielle de 2018, sera à nouveau candidat en décembre 2023, ainsi que Matata Ponyo. Alors que de nombreux congolais réclament la candidature de Mukwege, ce dernier n’a pas encore donné sa position définitive.