Le président tunisien Kais Saied a minimisé mercredi l’abstention massive aux récentes élections législatives.
L’autorité électorale en Tunisie a officiellement annoncé une participation de 11,22% aux élections législatives du 17 décembre, très légèrement en hausse par rapport au chiffre préliminaire de 8,8% rendu public après la fermeture des urnes.
Cette participation, de très loin la plus faible depuis la révolution qui a renversé la dictature en 2011, a été interprétée comme un camouflet pour M. Saied, depuis son coup de force de juillet 2021. Mais pour M. Saied, « un taux de participation de 9% ou de 12% est préférable à celui de 99% qui était annoncé lors des précédentes élections saluées par les capitales étrangères, tout en sachant qu’elles étaient truquées».
Il s’en est par ailleurs violemment pris à ses opposants et ses détracteurs, les accusant de «porter atteinte à l’Etat et ses symboles», un agissement qui s’apparente selon lui à «un complot contre la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat», lors d’une réunion au Palais de Carthage avec la cheffe du gouvernement Najla Bouden et plusieurs ministres. «Cela ne saurait continuer et ces personnes ne sauraient rester sans punition dans le cadre de la loi», a-t-il ajouté, selon une vidéo de la réunion publiée par la présidence.
Des ONG ont accusé mardi dernier l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) de mettre en péril la liberté d’expression après qu’elle a saisi la justice contre des médias et des comptes sur les réseaux sociaux pour de supposées infractions en lien avec le référendum de juillet. Après son coup de force du 25 juillet 2021 et la dissolution de l’ancien Parlement, le président Saied a fait adopter cet été une Constitution qui réduit drastiquement les prérogatives du Parlement.