L’Organisation nationale des entrepreneurs (ONE) de Tunisie a appelé jeudi le gouvernement à venir en aide aux PME, dont une majorité se trouve confrontée à de grands risques, notamment la difficulté d’obtenir un financement bancaire nécessaire à leur survie.
L’ONE a fait remarquer dans un communiqué que plusieurs dispositions de la nouvelle loi des finances 2023 «seront de nature d’aggraver davantage les charges fiscales aussi bien pour les Tunisiens que pour les entreprises».
Elle critique ainsi l’absence de mesures favorisant le climat d’investissement dans le pays et juge incompréhensible la décision de consacrer environ un tiers du budget aux salaires, alors qu’un autre tiers sera consacré au remboursement de la dette publique.
En revanche, les dépenses d’investissement ne constituent que 6,7% du budget, ce qui «prouve l’absence d’une certaine vision en matière de réanimation du climat des affaires du pays».
Aussi l’ONE souhaite-t-elle un dialogue rassemblant gouvernement, opérateurs économiques, partenaires sociaux, organisations nationales et société civile «afin d’espérer aboutir à des propositions devant être conjuguées en solutions concrètes et rapides».
Depuis la révolution de 2011, la Tunisie s’est enfoncée dans des difficultés économiques, aggravées par la pandémie de la Covid-19, avec une croissance en berne et un chômage très élevé. Asphyxiée par une dette dépassant les 100% du PIB, la Tunisie a obtenu à la mi-octobre un accord de principe du FMI pour un nouveau prêt de quasi 2 milliards de dollars déboursable par tranches à compter de décembre.
En contrepartie, le gouvernement s’est engagé à des réformes dont une levée progressive des subventions étatiques aux produits de base (alimentaires et énergie) et une restructuration des entreprises publiques qui ont le monopole de nombreux secteurs.