Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abbassi a déclaré mercredi que le taux d’inflation allait poursuivre sa tendance haussière en 2023 pour se situer à 11%.
«Le pays rencontrera des difficultés pour mobiliser les fonds nécessaires, inscrits dans la loi de finances au cours de l’année 2023, qu’ils soient internes ou externes», a-t-il prévenu lors d’une conférence de presse.
La nouvelle loi de finances pour 2023 stipule que le gouvernement tunisien entend mobiliser 24 milliards de dinars (7,5 milliards de dollars) de ressources pour financer le budget de l’Etat en 2023, dont 16 milliards de dinars (5 milliards de dollars) d’emprunts extérieurs et 8 milliards de dinars (2,5 milliards de dollars) sont des prêts internes.
Par ailleurs, le patron de la BCT a prévenu que «la banque centrale n’a pas beaucoup d’options pour résister à la tendance haussière de l’inflation».
Dans ce contexte, M. Abassi a appelé à «reprendre le travail, stimuler le mouvement de la production et accélérer la mise en œuvre des réformes économiques nécessaires» qui, selon lui, «étaient attendues et indispensables depuis longtemps».
Les transformations économiques, tant sur le plan régional qu’international, «nous appellent à faire attention aux réserves de change du pays et à les préserver», a estimé le gouverneur de la BCT.
Au bord de l’asphyxie économique, la Tunisie est parvenue à la mi-octobre à obtenir un accord de principe du Fonds monétaire international (FMI) pour un nouveau prêt de près de deux milliards de dollars mais attend encore son approbation définitive. Le gouvernement s’est engagé en contrepartie, à entreprendre d’importantes réformes dont notamment la suppression progressive des subventions aux produits de base et la restructuration des entreprises publiques.