Des dirigeants de l’opposition en Tunisie sont parvenus dimanche à tenir une réunion publique contre la politique du président Kais Saied dans un quartier populaire près de Tunis, après une tentative de la police de les en empêcher, selon un communiqué et des médias locaux.
Le Front de salut national (FSN), principale coalition d’opposition dont fait partie le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, avait choisi pour la tenue de son rassemblement en plein air, le quartier de Mnihla, où habitait Kais Saied avant de déménager à l’automne 2019 au palais de Carthage, après son élection à la présidence.
«Malgré les tentatives du pouvoir d’interdire le FSN de se réunir à Mnihla, il a réussi à tenir un rassemblement public et à transmettre son message sur la lutte contre le coup d’Etat», a indiqué cette coalition de partis politiques dans un communiqué.
Sur les images des réseaux sociaux, on voit aussi des militants favorables à Saied, crier sur les lieux, «dégage, dégage» ou « traître», en direction du président du FSN, Ahmed Néjib Chebbi.
«Nous dénonçons l’attaque de membres des milices de Kais Saied et leur usage de la violence physique et verbale contre les dirigeants du FSN», a commenté cette coalition politique dans son communiqué, fustigeant des «menaces contre le droit d’expression et de réunion».
Outre de profondes divisions politiques, la Tunisie est en proie à une grave crise économique qui se traduit par des pénuries de produits de base et une forte baisse du pouvoir d’achat des familles en raison d’une inflation supérieure à 10% depuis décembre. Très endetté, le pays nord-africain a reçu un accord de principe du FMI pour un nouveau prêt d’environ 2 milliards de dollars mais il attend encore la confirmation du Conseil d’administration du Fonds.