Le gouvernement égyptien a donné mercredi son accord pour la démolition du siège du parti de l’ancien président Hosni Moubarak, incendié durant la révolte populaire de 2011 qui le chassa du pouvoir. Situé au coeur du Caire, à quelques pas de la place Tahrir, épicentre du soulèvement de 2011, le siège du Parti national démocrate (PND) avait été saccagé et incendié par des manifestants en colère qui réclamaient le départ de M. Moubarak. Ils y voyaient le symbole de la corruption et des abus de son régime.
« Le conseil des ministres a donné son accord pour que le gouvernorat du Caire entame les procédures de démolition du bâtiment du Parti national », a indiqué le bureau du Premier ministre Ibrahim Mahlab dans un communiqué, précisant que les travaux de démolition seront menés par l’armée.
Le PND était de loin majoritaire au Parlement durant la présidence Moubarak, profitant notamment de scrutins entachés de fraude et s’appuyant sur les solidarités tribales dans le sud du pays. Ce parti a été officiellement dissous par la justice en 2011 mais un tribunal a levé en juillet une interdiction faite aux cadres de la formation de se présenter aux élections législatives. L’actuel Premier ministre, Ibrahim Mahlab, a été l’un des cadres du PND.
Depuis que l’armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, les autorités égyptiennes sont accusées d’avoir instauré un régime encore plus répressif que celui de M. Moubarak. Condamné à la prison à vie en première instance, Hosni Moubarak a bénéficié en novembre d’un abandon des accusations de meurtres qui pesaient contre lui pour son rôle dans la mort de centaines de manifestants durant la révolte de 2011. Plusieurs hauts responsables de son régime ont été récemment acquittés dans des affaires de corruption.