La justice en Guinée-Conakry a relaxé mercredi, le coordinateur du Front national de défense de la Constitution (FNDC), Abdourahmane Sano qui était poursuivi pour avoir pris part à des réunions publiques non autorisées.
Le ministère public avait requis lors de l’audience de ce lundi 9 janvier, 18 mois de prison avec sursis contre Sano pour sa participation à des réunions non déclarées, dont l’une avait été filmée en novembre dans une école. Sano est en train de mettre sur pied un nouveau mouvement.
Abdourahmane Sano a été le coordinateur du Front national de défense de la Constitution (FNDC), collectif qui a mené pendant des mois la contestation contre l’ex-Président Alpha Condé, finalement renversé par les militaires en septembre 2021. Il a ensuite a pris ses distances avec le FNDC.
Un tribunal de la banlieue de Conakry a jugé que Sano avait bien manqué à l’obligation de déclaration, mais que la loi n’avait prévu aucune peine pour cette infraction.
Avant le délibéré de mercredi, un collectif d’organisations de défense des droits humains s’était dit dans un communiqué «très préoccupé» par les poursuites contre Sano. Il réclamait «l’arrêt du harcèlement judiciaire continu contre les militants pro-démocratie».
L’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), une coalition de partis et d’associations, dénonçait avant le jugement les «dérives autoritaires» de la junte et «l’instrumentalisation à outrance de la justice».
La junte qui a pris le pouvoir par la force en 2021 interdit les manifestations depuis le 13 mai 2022. L’opposition l’accuse de confisquer le pouvoir et de faire taire toute voix discordante à coup d’arrestations de personnalités et d’enquêtes judiciaires.
La junte a prononcé la dissolution du FNDC. Deux des leaders du FNDC, Oumar Sylla alias Foniké Mangué et Ibrahima Diallo, sont détenus depuis juillet 2022.