Les fidèles de l’imam Mahmoud Dicko ont réclamé dimanche des explications à la junte malienne pour l’emploi la veille, de bombes lacrymogènes lors d’un rassemblement organisé à l’occasion du retour de l’étranger, de cette importante figure religieuse et politique.
De nombreux partisans de l’imam sont allés l’accueillir samedi dernier à l’aéroport de Bamako à son retour d’Arabie saoudite, où il vient d’être distingué au sein de l’ONG Ligue islamique mondiale.
Des bombes lacrymogènes ont été lancés au cours du cortège raccompagnant l’imam Dicko, montrent des vidéos et des photos largement relayées sur les réseaux sociaux.
L’imam Dicko a minimisé l’incident et a dit le «regretter» dans une vidéo diffusée samedi. Mais la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) a dit dimanche condamner cette «agression».
«Rien ne peut justifier cet acte des services de sécurité contre des fidèles musulmans sortis pour glorifier l’islam», a-t-elle indiqué dans un communiqué en exigeant des autorités d’établir les responsabilités.
L’imam Dicko a été la figure tutélaire d’un mouvement de contestation qui a précédé le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta par les colonels en 2020, mais il a ensuite, exprimé ouvertement ses désaccords avec la junte au pouvoir.
Les colonels arrivés au pouvoir par un putsch en 2020 et confortés par un second coup de force en 2021, se sont détournés de l’ancien allié français et de ses partenaires, et tournés militairement et politiquement vers les Russes.
La CMAS s’est distingué récemment par son appel à la junte de renoncer à son projet de nouvelle Constitution. Son adoption, censée donner lieu à un référendum en mars prochain, est un des projets essentiels prévus par la junte et invoqués par elle pour rester au pouvoir jusqu’à des élections programmées en 2024.