La Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) a dénoncé, lundi, «la répression» exercée par le ministère de l’Intérieur sur la liberté de circulation des citoyens, notamment ceux des régions intérieures, en les empêchant de rallier la capitale pour participer aux manifestations organisées à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution tunisienne du Jasmin.
Selon la LTDH, les autorités ont interdit à deux bus venant de Monastir et de Bizerte de rallier Tunis, la capitale, en plus de plusieurs voitures aux niveaux des péages de Hergla et de Mornag.
La LTDH a, aussi, dénoncé la fermeture de la plupart des accès menant à l’Avenue Habib Bourguiba de Tunis de manière à empêcher beaucoup de citoyens d’atteindre les lieux de la manifestation.
Sur fond de crise économique, Tunis a été le théâtre samedi d’une manifestation hostile au président Kais Saied, qui dirige par décrets le pays, depuis juillet 2021.
Des milliers d’opposants ont manifesté samedi à Tunis contre la concentration des pouvoirs aux mains du président Kais Saied, 12 ans exactement après la chute du dictateur Ben Ali.
Le mot d’ordre de la principale manifestation, organisée par le Front du salut national (FSN), était la dénonciation d’une «dictature» instaurée par Kais Saied après un «coup d’Etat» le 25 juillet 2021.
Jugeant le pays ingouvernable, Kais Saied avait alors limogé son Premier ministre et gelé le Parlement et s’est accaparé du pouvoir judiciaire. Depuis, il a nommé un gouvernement mais dirige le pays par décrets. Il a aussi réformé la Constitution cet été pour renforcer ses pouvoirs au détriment de ceux du Parlement.
Un scrutin législatif décrié est en cours pour élire une Assemblée qui sera dénuée de vrais pouvoirs. Début janvier, le FSN a accusé le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour la museler, en lançant des enquêtes contre plusieurs de ses membres.