Le président de la transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a estimé mardi qu’une nouvelle «phase a été enclenchée par les terroristes», contre des civils, quelques jours après l’enlèvement d’une cinquantaine de femmes dans le nord du pays.
«Aujourd’hui une autre phase est enclenchée par les terroristes. Sur le volet militaire, nos hommes sont déterminés à les affronter, ils commencent donc à s’en prendre aux populations civiles, innocentes, les humilier, les tuer», a déclaré le président Traoré lors d’une rencontre à l’Université de Ouagadougou avec des étudiants venus de l’ensemble du pays.
Jeudi et vendredi, une cinquantaine de femmes ont été enlevées par des jihadistes présumés dans deux localités au nord et à l’ouest de la commune d’Arbinda (nord). Des recherches terrestres et aériennes sont en cours pour les retrouver.
Lundi dernier, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk a exigé «la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les femmes enlevées». Le capitaine Traoré est arrivé au pouvoir fin septembre lors d’un coup d’Etat, le deuxième en huit mois, et a promis de s’attaquer aux violences jihadistes qui visent des militaires mais aussi des civils depuis plusieurs années.
Arbinda et ses environs sont régulièrement le théâtre d’attaques jihadistes meurtrières (80 morts en août 2021, 42 fin 2019). Mais des enlèvements d’une telle ampleur, en particulier visant des femmes, constituent une nouveauté au Burkina, selon plusieurs observateurs. Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d’un coup d’Etat militaire, s’est donné pour objectif «la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes».