La justice zimbabwéenne a refusé mardi la libération sous caution des militants du principal parti d’opposition, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC).
Vingt-cinq membres du parti de la Coalition des Citoyens pour le Changement ont comparu lundi devant un tribunal pour avoir participé à une réunion jugée illégale par Harare samedi dernier au domicile d’un député de ce parti d’opposition.
La police zimbabwéenne avait pris d’assaut samedi dernier le domicile de Costa Machingauta qui n’aurait pas eu l’autorisation de cette dernière avant d’organiser cette rencontre.
Les détenus espéraient une libération sous caution, mais elle leur a été finalement refusée ce mardi au deuxième jour de leur procès devant le Tribunal de première instance d’Harare au Zimbabwe. Le parti de Nelson Chamisa dénonce une tentative d’intimidation à quelques mois de l’élection présidentielle. «Ce sont des personnes qui avaient une réunion privée, qui ne sont pas censées être ici en prison. C’est donc un signe clair qu’il y a un abus de pouvoir de la justice pour persécuter les opposants politiques. Pourquoi devrions-nous avoir des élections dans de telles conditions?», a déclaré Ostallos Siziba, porte-parole du CCC.
Les avocats catholiques du Zimbabwe ont dans une déclaration condamné le recours à la violence, la propagation de la peur et la suppression des droits constitutionnels garantis à tous les habitants du Zimbabwe par la police, après que l’avocat Kudzayi Kadzere, l’avocat du parti de l’opposition a été brutalisé par la police.
Arrivé au pouvoir en 2017, le président Emmerson Mnangagwa est régulièrement accusé de museler toute voix dissidente à l’approche des élections générales qui doivent être organisées en 2023. Plusieurs acteurs du parti de l’opposant Nelson Chamisa sont derrière les barreaux avant ce scrutin très attendu.