Yaoundé et plusieurs mouvements indépendantistes (l’Ambazonia Governing Council, l’Ambazonia Defence Force, l’African People’s Liberation Movement, le Southern Cameroons Defence Force, l’Interim Government et l’Ambazonia Coalition Team) se sont entendus pour «entamer un processus en vue de parvenir à une résolution globale, pacifique et politique du conflit», a annoncé, ce 20 janvier 2023, la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly.
Le Canada a souligné qu’il est « facilitateur » dans ce processus de réconciliation censé mettre un terme à la crise dite anglophone qui secoue les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest depuis fin 2016.
«Les parties ont également convenu de former des comités techniques pour commencer à travailler sur des mesures de confiance», ajoute Mélanie Joly. «L’accord visant à amorcer un processus formel constitue un premier pas essentiel vers la paix et vers un avenir plus sûr, plus inclusif et plus prospère pour les civils touchés par le conflit », s’est félicitée la diplomate canadienne.
Mark Bareta, un leader séparatiste en exil, a salué le processus de négociation initié par le Canada. Cependant, il a estimé que tous les groupes appelés à la table des négociations n’ont pas encore donné leur accord définitif et que tous ne parlent pas encore de la même voix.
Selon ce leader séparatiste, «le moment des négociations venu, les groupes séparatistes sauront faire bloc face au gouvernement» camerounais. Ayaba Cho, chef du gouvernement fantôme séparatiste, et commandant de la force de défense de la zone anglophone, a accusé le Canada de ne pas faire preuve de bonne foi dans son communiqué. «Nous appelons le gouvernement du Canada à agir avec intégrité en publiant une déclaration qui reflète l’esprit et le contenu de ce sur quoi nous avons travaillé, négocié et convenu dans l’engagement et le mandat signés pour un cadre de négociation global dans la Déclaration de Toronto», a-t-il écrit sur Twitter.
Selon Maître Agbor Nkongho, l’un des déclencheurs de la crise anglophone, «il est impératif que d’autres médiateurs se joignent au Canada pour le succès de ce processus ». De son côté, le gouvernement camerounais n’a pas encore réagi au communiqué du Canada. En 2019, la Suisse avait été mandatée pour mener une médiation entre gouvernement camerounais et groupes indépendantistes, sans résultat.