Les coupures d’électricité récurrentes qui plombent l’économie sud-africaine entravent la production de certains produits, entraînant un manque d’approvisionnement notamment en viande de poulet, qui pourrait aboutir à une hausse des prix, a alerté lundi le principal syndicat agricole AgriSA.
«L’accès à la nourriture va devenir un problème, en particulier pour les ménages modestes et surtout pour le poulet, une des sources de protéines les plus abordables», a mis en garde Kulani Siweya, économiste pour AgriSA.
L’Afrique du Sud est en proie à des coupures d’électricité qui se sont aggravées depuis l’année dernière et pouvant aller jusqu’à plus de 11 heures par jour. L’entreprise publique Eskom, gravement endettée et qui peine avec des centrales vieillissantes régulièrement en panne, est incapable de produire suffisamment de courant pour la population de 60 millions.
Pour pallier le manque, la compagnie programme des délestages, qui ont atteint des durées records ces derniers mois.
Le géant du fast-food spécialisé dans le poulet frit, KFC, a annoncé le mois dernier fermer temporairement 70 restaurants dans le pays. «Les délestages ont entraîné des perturbations dans près de 7% de nos restaurants», a précisé la chaîne dans un communiqué. Le président Cyril Ramaphosa dans sa lettre hebdomadaire à la nation a évoqué lundi une crise de l’électricité qui fait «des ravages mais ne pourra pas être résolue en une nuit».
Le président a annulé récemment sa participation au Forum économique mondial (WEF) de Davos (Suisse) en raison de la crise énergétique aigüe que traverse son pays. Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), a appelé les Sud-Africains à se joindre à une «grande marche de protestation», le 25 janvier à Johannesburg, pour «exprimer leur colère» face à cette situation.