L’ex-président islamiste égyptien, Mohamed Morsi a été condamné mardi, à 20 ans de prison pour son implication présumée durant son mandat, dans l’arrestation et la torture et l’incitation au meurtre de manifestants fin 2012.
Pour rappel, au moins sept égyptiens ont été assassinés lors d’une manifestation organisée pendant deux semaines, au Caire pour protester contre un décret qui élargissait les prérogatives présidentielles, avant que l’ex-président Morsi n’ordonne le retrait de ce texte, le 8 décembre 2012.
L’ex-président égyptien a été en revanche, acquitté du chef d’accusation pour incitation au meurtre de trois manifestants, dont un journaliste, tués lors d’une manifestation devant le palais présidentiel en 2012. Selon les observateurs qui suivent les procès des islamistes devant les juridictions cairotes, Mohamed Morsi qui est incarcéré depuis son éviction par l’armée en juillet 2013, risquait la peine capitale si cette dernière accusation avait été retenue contre lui.
Il s’agit du premier procès dans lequel est condamné le président islamiste modéré. il est en effet, poursuivi dans d’autres affaires, dont l’une concerne son évasion de prison à la faveur de la révolte populaire qui a renversé le régime de son prédécesseur, Hosni Moubarak.
L’ex-président Morsi est également accusé de divulgations présumées de secrets d’état au profit de l’émirat du Qatar, dont le régime le soutenait au moment où il était encore au pouvoir.
Il est enfin accusé d’avoir conspiré après sa destitution, avec le mouvement palestinien Hamas et le Hezbollah libanais pour commettre des violences dans le désert du Sinaï égyptien.
Morsi qui fut le premier président démocratiquement élu d’Egypte, en juin 2012, en battant par 51,73 % des voix contre 48,27 % son adversaire, Ahmed Chafiq, un proche du clan Moubarak, a catégoriquement rejeté les charges retenues contre lui, mais il ne s’est pas prononcé sur son intention de faire ou non appel.
La même peine a été infligée à douze autres islamistes, dont Mohamed El-Beltagy et Essam El-Erian, deux anciens dirigeants du parti liberté et justice, branche politique de la confrérie des frères musulmans que le gouvernement Abdel Fatah Al Sissi a classée sur la liste des organisations terroristes.