Attendu depuis le 14 janvier, Delly Sesanga s’est finalement prononcé sur sa candidature aux prochaines élections. Le député du parti Envol a annoncé sa participation au scrutin prévu en décembre 2023. En 2018. Sesanga avait apporté son appui à Félix Tshisekedi.
Delly Sesanga a multiplié les meetings dans le cadre d’une tournée aux allures de précampagne à Kolwezi dans le Lualaba; Kindu au Maniema; Isiro, chef-lieu du Haut-Uélé.
À chacune de ses sorties, il a critiqué le bilan de Félix Tshisekedi. Dénonçant le «régime de prédation, de corruption et de violation de la Constitution», il a sciemment alimenté les rumeurs sur son éventuelle participation à la prochaine élection présidentielle, censée se tenir le 20 décembre 2023.
L’élu de Luiza (Kasaï Central) a finalement choisi d’annoncer sa candidature à 11 mois du scrutin présidentiel. «Félix Tshisekedi a échoué dans sa mission. Il a échoué à consolider la démocratie, à lutter contre la corruption, à préserver l’indépendance nationale. Les gens ont besoin d’une vraie rupture. C’est pour cela que j’ai pris la décision de me présenter», affirme-t-il.
Cette candidature est en préparation depuis plusieurs mois. Delly Sesanga avait annoncé son départ de l’Union sacrée, la mouvance présidentielle, en novembre 2021, en pleine polémique autour de la nomination du nouveau bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
«Le pouvoir multiplie les manœuvres pour organiser la fraude électorale», estime Sesanga, qui exclut toutefois un boycott du scrutin. Depuis son départ de la majorité, on l’a aussi vu dénoncer à plusieurs reprises le train de vie de l’État et avoir des échanges houleux avec le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, qu’il n’a pas hésité à qualifier de «voyou» dans une déclaration à la presse.
«Ce régime s’est caractérisé par l’affaissement moral des institutions. Tshisekedi a divisé le pays et exacerbé les tensions», lâche-t-il. En novembre dernier, il a également été convoqué devant une Commission parlementaire pour avoir affirmé, comme Martin Fayulu, que les députés gagnaient bel et bien le salaire mensuel de 21.000 dollars – un montant que n’a jamais dévoilé l’Assemblée nationale, et qui avait déclenché une vive polémique en RDC.