L’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz, accusé notamment de corruption, de blanchiment d’argent ou encore d’enrichissement illicite, durant les dix années où il était au pouvoir, a comparu mercredi devant le tribunal de Nouakchott.
Aziz, 66 ans, doit répondre, avec une dizaine d’autres personnalités – d’anciens Premiers ministres et ministres et des hommes d’affaires – d’accusations d’«enrichissement illicite», d’«abus de fonctions», de «trafic d’influence» ou encore de «blanchiment». Parmi ses co-inculpés figurent un de ses gendres, deux anciens Premiers ministres et plusieurs anciens ministres et hommes d’affaires.
Aziz, fils de commerçant, se serait constitué un patrimoine et un capital estimés à 67 millions d’euros au moment de son inculpation en mars 2021. Il est accusé de détournement de fonds de marchés publics ou d’avoir dépecé à son profit le domaine immobilier et foncier national. Sans nier être riche, M. Aziz a refusé de s’expliquer sur l’origine de son patrimoine et crie à la machination.
Sous M. Aziz, général impliqué dans un coup d’Etat en 2005 et qui a pris la tête d’un second putsch en 2008 avant d’être élu président l’année suivante et réélu en 2014, la Mauritanie a endigué la poussée jihadiste présente dans le reste du Sahel, à commencer par le voisin malien.
L’ex-chef d’Etat a été placé en détention en juin 2021 pour non-respect des mesures de son contrôle judiciaire et trouble à l’ordre public, avant d’être libéré début janvier 2022 pour raisons de santé. Il a annoncé début janvier avoir été empêché de voyager à l’étranger, dénonçant une mesure illégale.