L’Inde et l’Egypte se sont engagées jeudi dans un «partenariat stratégique» pour doubler en cinq ans leurs échanges commerciaux et renforcer leurs liens sur la scène diplomatique internationale, indique le porte-parole du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi en visite en Inde.
«Les échanges commerciaux ont atteint 7,26 milliards de dollars en 2021-2022», soit 6,68 milliards d’euros, affirme Bassam Radi dans un communiqué, portant l’Inde à la septième place des partenaires commerciaux de l’Egypte.
Sissi et le Premier ministre indien Narendra Modi visent «12 milliards de dollars d’ici cinq ans», soit 11 milliards d’euros, contre des investissements indiens en Egypte qui représentent actuellement 3,15 milliards de dollars.
L’Egypte a proposé à l’Inde «un secteur spécifique dans la zone économique du canal de Suez».
Les deux pays s’engagent à plus de coopération dans plusieurs domaines: l’agro-alimentaire, la recherche spatiale ou le tourisme. Sur le plan diplomatique, M. Modi a invité M. Sissi à participer au G20 prévu en septembre en Inde où tous deux entendent porter «les intérêts et les priorités du Sud».
En 2022, l’Inde avait interdit les exportations de blé pour protéger ses réserves et réduire l’inflation, faisant flamber les prix mondiaux. Elle avait toutefois débloqué à titre exceptionnel des cargaisons à destination de l’Egypte, premier importateur de blé au monde avec 104 millions d’habitants et un territoire en grande partie désertique.
L’Egypte subit de fortes pressions financières liées aux conséquences de la guerre en Ukraine, notamment, à des factures d’importation de produits alimentaires et de carburant plus élevées. Forcée de dévaluer fortement sa monnaie par un nouveau prêt du FMI, l’Egypte cherche désormais à diversifier ses partenaires commerciaux, notamment ceux qui ne réclament pas des dollars, dont elle manque. Elle a ainsi récemment obtenu de la Banque centrale russe de pouvoir importer en livres égyptiennes.